4. SHU chez l’enfant : symptômes, causes et prévention : le témoignage d’une maman
SOMMAIRE
Toggle“On a les résultats… et c’est grave” : Le témoignage bouleversant de Laura après le SHU de son fils
Quand Laura a reçu ce coup de fil, tout a basculé.
Quelques jours auparavant, son fils de 18 mois avait vomi dans son sommeil. Puis des petites tâches rouges, des pétéchies, sont apparues sur son corps. Maman attentive, elle a pris rendez-vous chez le médecin, pensant à un petit virus. Le rendez-vous a lieu juste avant le 14 juillet, période souvent compliquée côté urgences. Rien ne la préparait à ce qu’elle allait vivre ensuite.
Le médecin prescrit une prise de sang, “par précaution”. Et là, le choc.
“On a les résultats… et c’est grave.”
Sans plus attendre, elle est envoyée à l’hôpital. Son fils est pris en charge en urgence. Les analyses s’enchaînent. Le diagnostic tombe : Syndrome Hémolytique et Urémique. Une maladie aussi méconnue que grave. Sans traitement. Potentiellement mortelle.
Ce que Laura a traversé, elle l’a partagé dans un épisode de podcast à cœur ouvert. Elle y raconte l’avant, l’après, les signes, les doutes, la peur… et son engagement aujourd’hui à sensibiliser d’autres parents.
C’est quoi, le SHU ?
Le Syndrome Hémolytique et Urémique (ou SHU) est une maladie rare mais grave, qui touche principalement les jeunes enfants de moins de 3 ans. Elle entraîne une destruction des globules rouges (hémolyse), une baisse sévère des plaquettes (thrombopénie), et une atteinte aiguë des reins.
Dans 85 % des cas, il est causé par une infection bactérienne : Escherichia coli (E. coli) productrice de shigatoxines. Cette bactérie est généralement transmise par des aliments contaminés.
Les aliments les plus souvent en cause :
- La viande hachée insuffisamment cuite (notamment le steak haché)
- Le lait cru et les fromages au lait cru
- Certains produits contaminés lors de la préparation (via les plans de travail, couteaux, mains…)
Les signes à repérer :
Les premiers symptômes peuvent ressembler à une simple gastro :
- Vomissements
- Diarrhées (parfois sanglantes)
- Fatigue
- Fièvre modérée
Mais un symptôme en particulier doit alerter immédiatement : les pétéchies. Ce sont des tâches rouges violacées qui n’ont rien à voir avec une éruption classique.
🩸 Astuce utile :
Appuie doucement sur la tâche.
Si elle ne disparaît pas, il peut s’agir de pétéchies : consulte sans attendre.
Si elle pâlit une seconde puis redevient rouge, en général ce n’est pas grave.
Pourquoi c’est si dangereux ?
Le SHU attaque les reins et peut entraîner une insuffisance rénale sévère, nécessitant :
- Une hospitalisation immédiate
- Une dialyse
- Et dans les cas les plus graves, une greffe
Il n’existe pas de traitement spécifique pour cette maladie. On prend en charge les symptômes et on surveille les organes touchés. D’où l’importance de l’anticiper et de prévenir au maximum.
Le parcours de Laura à l’hôpital
Laura raconte dans le podcast le bouleversement total qu’elle a vécu. Quand on est maman d’un tout-petit, on n’imagine pas une hospitalisation aussi soudaine, aussi violente.
“J’aurais voulu prendre sa maladie. À sa place.”
Pendant plusieurs jours, son fils est sous surveillance. Elle dort peu, vit dans l’angoisse du moindre chiffre dans les bilans. Elle découvre ce que c’est que d’attendre des résultats en se demandant si l’on va pouvoir rentrer à la maison. Ce que c’est que de voir son enfant avec des perfusions, des machines, des mots de médecins qu’on comprend à moitié.
Et puis, l’après.
Vivre après un SHU
Même si l’enfant va mieux, les séquelles potentielles existent. Les reins peuvent avoir été touchés de manière irréversible.
Dans le cas de Laura, son fils a eu de nombreux examens de suivi depuis son hospitalisation, pour s’assurer qu’aucune complication ne persiste.
Et du côté psychologique, ce genre d’épreuve laisse une empreinte forte. Une vigilance permanente. Une peur silencieuse qui refait surface à la moindre fièvre ou au moindre symptôme inhabituel.
“Ça m’a bouleversée à vie. Je ne regarde plus l’alimentation, ni la santé de mes enfants, de la même façon.”
Ce que tout parent devrait savoir pour prévenir le SHU
Tu me connais, je ne suis pas là pour faire peur.
Mais être informée, c’est être prête. Et parfois, ça peut faire toute la différence.
🍖 Côté cuisson :
- Toutes les viandes crues ou insuffisamment cuites peuvent être à risque, pas seulement le steak haché.
Ça inclut aussi la volaille, les abats, les brochettes et même certaines charcuteries crues (type carpaccio, saucisson sec, jambon cru…).
- Toutes les viandes crues ou insuffisamment cuites peuvent être à risque, pas seulement le steak haché.
- La viande doit toujours être bien cuite à cœur, surtout quand il s’agit de nourrir un tout-petit.
🧀 Côté produits laitiers :
- Évite tout ce qui est à base de lait cru avant 10 ans (recommandations AFGA 2022) : lait, fromages au lait cru (certains camemberts, reblochons, etc.).
- Privilégie les produits au lait pasteurisé, bien plus sûrs pour les enfants.
🧼 Côté hygiène :
- Lave-toi les mains avant et après chaque manipulation d’aliments crus.
- Nettoie régulièrement ton plan de travail et tes ustensiles, surtout si tu cuisines pour bébé.
- Ne mélange jamais les ustensiles viande/cru avec ceux qui vont servir à des aliments cuits ou prêts à manger.
Informer, pas paniquer
Tu sais que certains signes doivent alerter.
Tu sais qu’une simple précaution peut parfois tout changer.
Et si tu n’as pas encore écouté son histoire, je te le recommande de tout cœur.
Ce qu’on retient
- Le SHU est une maladie grave mais évitable dans de nombreux cas
- Les signes précoces peuvent être trompeurs (vomissements, diarrhée, pétéchies)
- Une cuisson rigoureuse, une hygiène stricte et une vigilance sur les produits laitiers sont des leviers essentiels
- Le témoignage de Laura est un acte fort de prévention.
Parler de ce sujet, c’est briser le tabou autour de la peur, de la culpabilité, de la solitude qu’on ressent quand son enfant est malade. C’est permettre à d’autres parents de mieux réagir, de mieux comprendre, de mieux protéger.
Un immense merci à Laura pour sa parole, sa confiance et son courage.
Et à toutes les mamans qui osent dire ce qu’elles ont vécu pour que d’autres n’aient pas à le vivre.







