5. Comment constituer un repas équilibré pour bébé ?
Le goûter, c’est un moment que beaucoup de familles apprécient : une pause gourmande, un instant de partage… mais aussi une source de doutes quand il s’agit de l’alimentation des tout-petits. Dans cet article, nous allons répondre à toutes les questions que tu te poses, en tant que parent ou professionnel de la petite enfance :
À quel âge peut-on donner un goûter à un bébé ?
Que proposer concrètement pour un goûter équilibré ?
Faut-il céder au “double goûter” après la crèche ?
Et surtout, quelles sont les recommandations officielles à suivre pour respecter les besoins nutritionnels de ton enfant ?
1. Le goûter : un vrai repas dans la journée de bébé ?
Commençons par le début. Le goûter est souvent considéré comme un petit repas “bonus”, voire un simple moment de plaisir. Pourtant, il joue un rôle nutritionnel essentiel à partir d’un certain âge.
📌 Ce que disent les recommandations officielles :
« Dès 9-12 mois, le rythme conseillé est de 4 repas par jour : petit-déjeuner, déjeuner, goûter et dîner. »
(Source : HCSP – Haut Conseil de la Santé Publique)
Mais attention, cela ne veut pas dire que l’on doit forcément attendre les 1 an de bébé pour commencer le goûter. En réalité, certains bébés peuvent avoir besoin de ce 4e repas dès 7-9 mois, voire un peu plus tôt selon leur rythme de croissance, d’éveil et leur appétit.
Il faut garder à l’esprit que l’alimentation ne suit pas un cadre rigide : chaque enfant est unique. L’important est de respecter ses besoins, tout en veillant à l’équilibre global de son alimentation sur la journée.
2. Peut-on proposer un goûter avant 12 mois ?
La réponse est OUI, mais à certaines conditions.
Dès que ton bébé a bien commencé sa diversification alimentaire (idéalement autour de 4-6 mois), tu peux envisager d’introduire progressivement un goûter à condition que cela ne remplace pas son apport lacté. Entre 6 et 12 mois, le lait (maternel ou infantile) reste la base de son alimentation (principale mais non exclusive).
📌 À retenir :
« Le lait reste l’aliment principal jusqu’à 12 mois. L’enfant doit consommer entre 500 et 750 ml de lait par jour. »
(Source : Santé Publique France, recommandations nutritionnelles)
Le goûter peut donc venir en complément, mais ne doit pas remplacer un biberon ou une tétée. Si ton enfant est diversifié mais ne boit plus assez de lait, cela peut poser un souci pour son développement.
En France, étant donné l’organisation de la vie familiale des enfants, et en particulier les rythmes scolaires, il est conseillé de proposer un rythme régulier de trois repas par jour ainsi qu’une prise alimentaire structurée en milieu d’après-midi (correspondant au goûter). Ce rythme de quatre repas est recommandé, particulièrement chez les enfants scolarisés dans le premier degré (10 ans) voire jusqu’au collège ou lycée (adolescence) et doit être adapté en fonction des besoins de l’enfant (croissance, activité physique, appétit …). Cependant, d’autres organisations sont possibles, comme elles existent dans certaines régions du monde.
https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=924 (page 30)
3. Que donner à bébé pour le goûter ? Les bases d’un goûter équilibré
Passons maintenant à la question qui revient tout le temps : qu’est-ce que je donne concrètement pour le goûter ?
Là encore, les recommandations sont claires : il faut privilégier des aliments simples, naturels et adaptés à l’âge et aux capacités de ton enfant.
La règle des 2 groupes alimentaires
Le goûter comporte au minimum 1 boisson + 2 des 3 éléments suivants : aliment céréalier, produit laitier, fruit. Il doit être proposé au moins deux heures avant le dîner.
https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/daj/marches_publics/oeap/gem/nutrition/fiche-nutrition-milieu-scolaire.pdf (page 5)
Voici quelques associations possibles :
- Un fruit + un laitage
- Un produit céréalier + un fruit
- Un produit céréalier + un laitage
Mais ce n’est pas tout. Si ton enfant a entre 9 et 18 mois, il a aussi besoin de bon gras pour le développement de son cerveau.
« Le cerveau du bébé triple de volume entre 0 et 2 ans. Il a besoin de bons lipides pour construire ses membranes cellulaires et ses hormones. »
Exemple d’ajout de bons gras :
- Purée de noisette ou d’amande sur du pain des fleurs
- Une tranche d’avocat bien mûre
- Huile végétale (colza, noix) dans une compote maison
4. Des idées concrètes de goûters sains pour bébé
Voici une sélection d’idées simples, équilibrées et adaptées à l’âge de ton enfant (9 mois à 2 ans), selon les 4 piliers nutritionnels : fruit, céréalier, laitage, bon gras.
| Type d’aliment | Exemples adaptés |
|---|---|
| Fruits | Banane coupée au format sécurisé, poire fondante, compote maison, pomme vapeur |
| Produits céréaliers | Pain des fleurs à la châtaigne, pancakes maison, flocons d’avoine, biscuits maison peu sucrés |
| Laitages | Lait maternel ou infantile, yaourt nature entier, fromage doux |
| Bons gras | Avocat, purée de noisette ou de cacahuète (introduits après test allergène) |
Tu peux piocher 2 (ou 3 si besoin) éléments selon l’appétit de ton bébé et varier chaque jour pour stimuler la curiosité alimentaire !
5. Goûter et DME : comment s’adapter ?
Si ton bébé suit une diversification menée par l’enfant (DME), il faudra adapter les textures et formats pour garantir la sécurité. On évitera les aliments durs, ronds ou difficiles à mâcher.
Exemples :
- Banane en bâtonnet
- Pain des fleurs cassé en morceaux faciles à prendre en main
- Pancake maison découpé en lanières
- Pomme cuite fondante
L’important, c’est d’offrir des textures fondantes et sécurisées, sans forcer la quantité.
6. Le piège du double goûter
Un classique des fins de journée : bébé goûte à la crèche à 15h30… et réclame à nouveau quelque chose à 17h30 une fois rentré à la maison. Alors, on redonne un “petit quelque chose”, parfois sans y penser. Résultat : double apport calorique, et dîner boudé ensuite.
📌 À retenir :
« Un seul goûter est recommandé dans la journée. Le double goûter augmente l’apport en sucres et en calories, et peut couper l’appétit pour le dîner. »
(HCSP – Avis 2021)
Que faire alors ?
Si ton enfant a vraiment faim :
- Propose un petit encas léger, type crudités ou morceaux de fruits
- Évite les produits transformés sucrés (gâteaux industriels, biscuits…)
- Avance un peu l’heure du dîner si possible (ex : 18h30 au lieu de 19h)
Et surtout, verbalise bien les choses : “Tu auras juste un petit morceau de concombre en attendant le repas.”
7. Les aliments à éviter absolument au goûter
Même s’ils ont un packaging “bébé”, certains produits sont à éviter totalement :
- Petits pots de compotes très sucrées
- Gâteaux industriels “spécial enfant”
- Céréales fourrées ou colorées
- Yaourts aromatisés ou allégés
Ces aliments sont souvent ultra-transformés, riches en sucres cachés, en additifs et en arômes artificiels.
📌 Rappel officiel :
Le goûter est en France très largement « dominé » par la consommation d’aliments transformés sucrés et/ou gras. Il est fortement recommandé de proposer à l’enfant de consommer des produits intéressants d’un point de vue nutritionnel.
Après 1 an le goûter en milieu d’après-midi pourra être composé par exemple d’un produit céréalier et/ou fruit ou une compote ou un produit laitier.
Un seul goûter est recommandé. Le double goûter – celui de la crèche ou de l’assistante maternelle et celui apporté par la personne qui vient chercher l’enfant ou au retour au domicile – est à éviter.
https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=924 (page 11)
8. Le goûter, un moment de plaisir et d’apprentissage
Le goûter ne se résume pas à une question de calories ou de nutriments. C’est aussi un rituel de transition, un moment de calme, de lien et de plaisir partagé. Tu peux en faire une vraie parenthèse dans la journée de ton enfant.
✨ N’oublie pas de :
- Respecter la faim et la satiété de ton bébé
- Encourager l’autonomie alimentaire
- Partager ce moment sans distraction (TV, téléphone…)
Conclusion : 5 points clés à retenir
- Le goûter devient essentiel autour de 9-12 mois, mais ne doit pas remplacer le lait.
- Privilégie 2 à 3 groupes alimentaires : fruits, céréales, laitages – et ajoute un bon gras si possible.
- Varie les textures, les goûts et les associations pour développer la palette sensorielle de ton enfant.
- Un seul goûter par jour suffit : évite le double apport du soir.
- Fuis les aliments ultra-transformés, même ceux estampillés “bébé”.
Tu veux aller plus loin ?
N’hésite pas à écouter l’épisode complet du podcast À croquer pour plus de détails, ou à explorer les autres épisodes sur la diversification, les allergies ou la DM
