Chaque parent veut bien faire. On choisit des produits qui semblent bons, équilibrés, “enrichis en calcium”, “source de vitamine D”, “sans colorant ni arômes artificiels”… et surtout, pensés pour les enfants.
Sauf que derrière ces emballages colorés et rassurants, se cachent souvent des produits trop gras, trop sucrés, trop salés et surtout ultra-transformés.
C’est ce que vient de rappeler l’association foodwatch, qui a publié en octobre 2025 une enquête pointant huit produits laitiers pour enfants vendus dans les supermarchés. Tous ont un point commun : ils ne respectent pas les critères nutritionnels de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ne devraient donc pas pouvoir faire de publicité ciblant les enfants.
👉 Signer la pétition pour interdire le marketing de la malbouffe qui cible les enfants
Quand le marketing s’invite dans l’assiette de nos enfants
Les marques l’ont bien compris : les enfants adorent les personnages rigolos, les mascottes et les couleurs vives.
Sur les emballages, on retrouve donc des héros de dessins animés, des dinosaures, des jeux à collectionner, des concours pour gagner des places à Disneyland… Tout est fait pour attirer leur attention et susciter le désir.
Mais ce n’est pas tout : le marketing s’adresse aussi aux parents.
Les mentions rassurantes “riche en calcium”, “source de vitamines”, “allié de la croissance” laissent croire que ces produits sont sains. Pourtant, dans la majorité des cas, ils contiennent des additifs, des épaississants, du sucre ajouté ou du sel en excès, bien au-delà des seuils recommandés pour les jeunes enfants.
Ce double discours, entre “produit amusant” et “produit santé”, crée une illusion de confiance qui ne devrait pas exister.
Quels sont les produits épinglés ?
| Produit | Marque / Fabricant | Problèmes relevés |
|---|---|---|
| Mini Rolls | Babybel (Bel) | Trop gras, ultra-transformé, marketing ludique ciblant les enfants. |
| P’tite Danette | Danone | Trop sucrée, ultra-transformée, emballage attractif pour les enfants. |
| Danonino Go Fraise | Danone | Teneur trop élevée en acides gras saturés, produit ultra-transformé. |
| Kiri Goûter | Bel | Trop gras, trop salé, contient des additifs (polyphosphates), partenariat avec Disneyland. |
| P’tit Louis | Bel | Trop gras, ultra-transformé (carraghénanes, gomme de caroube), emballage enfantin. |
| Nesquik Petit et Compagnie | Nestlé | Trop sucré, ultra-transformé, marketing “plaisir + santé” trompeur. |
| Yaourt Smarties | Nestlé | Trop sucré, ultra-transformé, packaging attractif pour les enfants. |
| Gourdes de yaourt aromatisé | Carrefour | Teneur excessive en sucre, arômes artificiels, ultra-transformé. |
Le vrai problème : pas les parents, mais le système
Cet article ne vise pas à pointer du doigt les parents.
Aucun parent ne choisit volontairement un produit néfaste pour son enfant. Nous faisons tous de notre mieux avec les informations disponibles et quand un emballage affiche des promesses nutritionnelles, on a tendance à le croire.
Le vrai problème, c’est que les industriels ont le droit de cibler les enfants avec des produits déséquilibrés, et que les autorités politiques tardent à interdire ces pratiques.
L’OMS et Santé Publique France demandent pourtant depuis des années que le marketing alimentaire soit interdit sur les produits trop gras, trop sucrés, trop salés ou ultra-transformés.
Mais faute de loi, la publicité continue : dans les rayons, sur YouTube Kids, dans les applis, les jeux et les goûters d’école.
Et pendant ce temps, 1 enfant sur 3 en Europe est en surpoids ou en obésité, selon les données de l’OMS.
Pourquoi c’est si grave ?
Les aliments ultra-transformés ne se limitent pas à un “excès de sucre”. Ils modifient la façon dont le corps régule la faim, l’énergie et même l’humeur.
De nombreuses études (Inserm, CNRS, OMS) ont montré qu’une consommation régulière d’aliments ultra-transformés augmente le risque de diabète, de cancers, de maladies cardiovasculaires et de troubles métaboliques.
Chez l’enfant, cela impacte aussi :
- les habitudes alimentaires sur le long terme,
- le seuil de tolérance au sucre et au sel,
- la préférence pour les produits industriels au détriment des aliments simples.
En clair : ces produits ne sont pas neutres. Et tant qu’ils seront mis en avant dans les rayons “enfants”, les parents continueront d’être piégés.
Ce que nous pouvons faire, ensemble
- Ne pas culpabiliser. Le problème n’est pas dans votre frigo, mais dans la réglementation. Vous faites du mieux que vous pouvez avec les outils qu’on vous donne.
- En parler. Partagez les ressources officielles, sensibilisez les écoles, les collectivités, les cantines. L’information reste notre première arme.
- Soutenir les associations qui se battent pour une loi. Parce que seule une interdiction du marketing ciblant les enfants permettra un vrai changement.
👉 Signer la pétition de foodwatch pour interdire le marketing de la malbouffe qui cible nos enfants
En résumé
Les enfants ne devraient pas être une cible marketing.
Et les parents ne devraient pas avoir à décoder chaque étiquette pour protéger la santé de leurs enfants.
C’est aux pouvoirs publics d’agir, aux marques de faire preuve d’éthique, et à nous collectivement de demander une alimentation qui respecte l’enfance, pas qui la manipule.





