5 phrases que vous ne devriez jamais dire à votre enfant si c’est un mangeur difficile

TikTok… J’aime ce réseau social autant que je le déteste 😅. Notre sélection de vidéos reflète souvent ce que nous avons l’habitude de regarder. Et effectivement, je consomme beaucoup de contenu sur la parentalité et sur la Food en général. Mais il y a une chose que je ne supporte plus du tout : ce sont les commentaires sous certaines vidéos de parents qui expliquent les difficultés qu’ils rencontrent avec les repas de leurs enfants. 🍽️

  • “Mes parents me forçaient à finir mon assiette et maintenant je suis polie et je finis mon assiette, c’est juste du respect” 🍽️
  • “Punis-le de dessert, tu verras il se mettra soudainement à manger son repas” 🍰
  • “Chez moi, s’il ne mange pas ce que je lui prépare, il va au lit sans manger, je ne veux pas d’enfant roi, un peu de respect pour ce que j’achète et prépare” 😡
  • “Voilà ce que ça donne, un enfant roi…” 👑

Que des commentaires avec une façon de penser vieille comme le monde et ultra culpabilisante pour les parents, en plus de donner de mauvais conseils. Ce genre de conseil peut carrément détruire la relation qu’a l’enfant avec la nourriture pour toute sa vie et créer des TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) !

N’oubliez pas, les mots ont le pouvoir de guérir comme le pouvoir de détruire ! C’est pour ça que, surtout avec un enfant et dans le cadre de son éducation, alimentaire ou non, il est important de ne pas détruire et plutôt d’offrir des solutions à hauteur d’enfant. 🌟

D’ailleurs, je profite de cet article de blog pour vous rappeler que chez50 à 75% des enfants apparaît ce qu’on appelle une néophobie alimentaire. Comme la terminaison du mot “Phobie” l’indique, la néophobie, spécifiquement la néophobie alimentaire, est une peur ou une réticence à essayer de nouveaux aliments. Elle est particulièrement courante chez les enfants mais peut également affecter les adultes. Cette réaction peut être considérée comme une partie normale du développement chez les enfants, souvent observée entre l’âge de 2 et 6 ans. Les chiffres concernant la néophobie alimentaire varient en fonction des populations étudiées, de l’âge des individus, et des critères utilisés pour évaluer la néophobie. Il a été rapporté que chez les enfants, la prévalence de la néophobie alimentaire peut aller de 50 % à près de 75 % dans certains échantillons.

Voici donc 5 phrases qu’il faut éviter de dire à votre enfant lors de refus alimentaire pour éviter de nuire à sa relation avec la nourriture :

#1 : “Allez, fais-moi plaisir, mange ce que je me suis donné du mal à te préparer”. 🙏

L’enfant ne doit pas manger pour vous faire plaisir mais pour son plaisir personnel et pour répondre à ses propres besoins. Lorsque vous, adulte, mangez, vous ne mangez pas pour faire plaisir à votre collègue de travail. Là, c’est pareil. Votre enfant a ses propres sensations alimentaires et il arrive que parfois il n’ait pas envie d’un aliment ou qu’il n’ait pas faim. Et c’est ok. 👌

#2 & 3 : “Ne mange pas ça, ça va te faire grossir” ou encore “Mange ta soupe, ça fait grandir”. 🚫

Ces phrases peuvent inculquer une peur ou une culpabilité associée à certains aliments, ce qui peut conduire à une relation malsaine avec la nourriture. Les enfants pourraient commencer à catégoriser les aliments en « bons » et « mauvais », ce qui n’est pas propice à une alimentation équilibrée.

Affirmer que manger de la soupe (ou tout autre aliment) fait grandir est factuellement incorrect et peut créer des attentes irréalistes chez l’enfant. Si l’enfant ne grandit pas comme il l’espère, il pourrait se sentir déçu ou douter de l’importance d’une alimentation variée.

Ces phrases encouragent l’enfant à manger pour des raisons autres que la faim et la satiété. Cela peut perturber leur capacité à écouter et à comprendre les signaux de leur corps, ce qui est crucial pour réguler naturellement leur consommation alimentaire.

Les commentaires axés sur le poids et la croissance peuvent contribuer au développement de troubles alimentaires ou de comportements alimentaires problématiques, tels que la restriction alimentaire, la suralimentation, ou une obsession pour la « santé » des aliments.

Au lieu de cela, il est recommandé de promouvoir une alimentation équilibrée et de parler positivement de tous les aliments, en mettant l’accent sur la variété, le plaisir de manger, et l’écoute des signaux de faim et de satiété de l’enfant. Encourager les enfants à explorer de nouveaux aliments sans pression et avec curiosité peut les aider à développer une relation saine et positive avec la nourriture. 🥦🍓

#4 : “Allez, encore une bouchée” 👎

Encourager un enfant à manger plus qu’il ne le souhaite peut l’amener à ignorer ses propres signaux de faim et de satiété. Cela peut perturber sa capacité à réguler naturellement son alimentation, augmentant le risque de suralimentation ou de développement d’un rapport malsain à la nourriture.

Dire à un enfant de manger encore une bouchée peut diminuer son sentiment d’autonomie et de contrôle sur ses propres choix alimentaires. Encourager l’indépendance à table aide à développer des habitudes alimentaires saines et respectueuses des besoins et préférences individuels.

L’enfant a sa propre capacité à s’autoréguler ; vous devez lui faire confiance afin de renforcer sa confiance en lui et son autonomie liée à l’alimentation. 💪

#5 : “Tu auras ton dessert une fois que tu auras fini ton assiette” 🍨

Cette phrase tend à placer les desserts et les aliments considérés comme plus désirables au-dessus des autres aliments, créant ainsi une hiérarchie où certains aliments sont « bons » ou « récompenses » et d’autres sont des obstacles à surmonter pour atteindre la récompense. Cela peut diminuer l’appréciation de l’enfant pour une large variété d’aliments et encourager une fixation sur les sucreries ou les aliments désignés comme récompenses.

En mettant l’accent sur la nécessité de « gagner » le dessert en finissant son assiette, les enfants peuvent développer des attitudes restrictives ou compulsives envers la nourriture. Ils peuvent apprendre à manger rapidement ou à cacher leur nourriture pour obtenir leur récompense, ce qui peut contribuer à des habitudes alimentaires déséquilibrées.

De plus, le dessert est un groupe alimentaire à part entière, bien souvent il contribue à apporter de la vitamine C et du calcium dans l’alimentation de l’enfant, par exemple avec un fruit et un yaourt ou un fromage. Ce n’est donc pas un groupe alimentaire à négliger. 🍎🧀

Je sais bien que la période de néophobie alimentaire est très difficile à vivre pour nous en tant que parent ; on a l’impression que nos enfants ne mangent pas assez varié et équilibré, qu’ils vont manquer de certains nutriments, qu’ils deviennent de plus en plus sélectifs, ne veulent plus goûter de nouveaux aliments, qu’on prépare de bons petits plats pour rien…

Il existe énormément de techniques pour aider les enfants en pleine néophobie à manger une plus grande diversité d’aliments et à ne pas devenir trop sélectifs. 📚

D’ailleurs, si la situation devenait trop difficile à gérer et que vous avez l’impression que le souci est plus profond qu’une simple néophobie, n’hésitez pas à en parler au pédiatre qui suit votre enfant, à prendre rendez-vous avec une diététicienne spécialisée en alimentation pédiatrique ou à demander un bilan orthophonique. 🩺

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